• Syndrome coronarien aigu et traitement hypolipémiant : l’étude IMPROVE-IT change-t-elle la donne ?

    Lancellotti P. , Piérard L.A. , Scheen A.J.
    Rev Med Liege 2015, 70(9),450-455

    Résumé : Les statines réduisent à la fois le niveau de cholestérol LDL (LDL-C) et le risque d’événements cardiovasculaires chez les patients avec ou sans maladie cardiovasculaire. Le traitement intensif par statine, à dose élevée par rapport à une dose modérée, diminue davantage la concentration de LDL-C et le taux d’événements cardiovasculaires chez les patients présentant un syndrome coronarien aigu. L’ézétimibe, en diminuant l’absorption du cholestérol dans l’intestin, entraîne une diminution supplémentaire du taux de LDL-C lorsqu’il est ajouté à une statine. Dans cet article, nous examinons les avantages potentiels de la combinaison simvastatine/ézétimibe pour la prise en charge à long terme des patients atteints d’un syndrome coronarien aigu à travers une analyse des résultats de l’étude IMPROVE-IT («IMProved Reduction of Outcomes: Vytorin Efficacy International Trial»). Cette étude randomisée en double aveugle a inclus 18.144 patients avec un taux de LDL-C de 50 à 100 (sous statine) ou 125 (sans statine) mg/dl et a assuré un suivi médian de 6 ans. L’objectif était de tester l’efficacité de la simvastatine 40 mg vis-à-vis de l’association simvastatine 40 mg et ézétimibe 10 mg. Le critère primaire comportait les décès cardiovasculaires, l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, les hospitalisations pour angor instable et les revascularisations coronaires. L’ajout d’ézétimibe au traitement a entraîné une chute plus marquée du LDL-C (valeur atteinte 53,2 versus 69,9 mg/dl, p < 0,001) et une amélioration supplémentaire du pronostic des patients (réduction du risque relatif de survenue du critère principal: - 6,4 %, p = 0,016). Cette bithérapie n’a pas montré d’effet indésirable significatif, en particulier en ce qui concerne les cancers, ce qui confirme la sécurité d’emploi de l’ézétimibe. Dans le syndrome coronarien aigu, la prescription d’ézétimibe doit être envisagée (classe IIA, niveau d’évidence B) chez les patients avec un LDL-C ≥ 70 mg/dl malgré une dose maximale tolérée de statine.

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