• Les migraines : des gènes à l’environnement

    Magis D. , Schoenen J.
    Rev Med Liege 2012, 67(5-6),349-358

    Résumé : La migraine constitue un syndrome neurologique fréquent et de présentation clinique souvent hétérogène. Sa physiopathologie reste mal comprise, mais une origine génétique est suspectée de longue date, de même qu’un impact significatif de l’environnement. La migraine hémiplégique familiale fait partie des migraines monogéniques, entités très rares et à transmission autosomique dominante. Dans cette forme de migraine, l’impact environnemental est mineur, même si des facteurs déclencheurs des crises ont pu être identifiés. Les migraines «communes», avec et sans aura, épisodiques ou chroniques, sont polygéniques et les résultats des études génétiques les concernant sont, pour la plupart, décevants. L’emploi récent de techniques d’analyses pangénomiques (analyse de liaison et analyses d’association pangénomiques ou GWAS) a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives, et des résultats plus convaincants sont attendus avec impatience dans les prochaines années. Le poids de l’environnement endogène ou exogène est bien plus marqué dans la migraine commune, avec l’identification de nombreux facteurs prédisposants ou déclencheurs, dont certains seulement peuvent faire l’objet de mesures adaptées de prévention. Pour terminer, une hypothèse comportementale récente, dérivée des théories d’adaptation darwiniennes, a proposé un modèle d’intégration génétique-environnement pour la migraine commune. Celle-ci résulterait de mécanismes physiologiques adaptatifs de défense héréditaires progressivement altérés par des déséquilibres répétés de l’homéostasie cérébrale issus de l’environnement.

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