• Le médecin généraliste face à une plainte d’insomnie

    Cambron L. , Bruwier G. , De Bock I. , Poirrier R.
    Rev Med Liege 2006, 61(5-6),448-458

    Résumé : Une plainte d’insomnie doit être analysée et confirmée, distinguée d’une simple hypochondrie et surtout d’une hypersomnie. Elle prend alors la dimension d’un trouble. Il s’agit d’une hyperactivation permanente du système nerveux central (déséquilibre entre le système activateur et le système inhibiteur global, dû à un excès pratiquement constant du premier). L’insomnie confirmée, le médecin évalue son ancienneté : insomnie aiguë si le début remonte à moins d’un mois, ou chronique, au delà. L’anamnèse cherche ensuite à identifier la nature secondaire ou primaire du trouble. Cette étape franchie permet d’accéder à l’insomnie en tant que maladie. Il reste à mesurer l’importance des interactions sociales, psychologiques et économiques, qui entrent en ligne de compte comme conséquences ou facteurs d’entretien. Cette évaluation de la situation constitue la force considérable du médecin traitant, qui maîtrise plus que tout autre le facteur du terrain. Le biologiste, les divers spécialistes viennent en appui. Pour un centre d’étude du sommeil, il s’agit surtout d’évaluer par polygraphie de sommeil (PGS) des paramètres qualitatifs et quantitatifs renforçant ou corrigeant le diagnostic de la maladie. A partir de là, les traitements doivent être d’une impérieuse logique et s’affranchir des discours médiatiques de masse, culpabilisant au possible, ainsi que des pratiques non médicales à la mode. On sait aujourd’hui qu’une insomnie chronique est une affection aux conséquences potentielles sévères et qu’elle ne guérit pas sous l’effet de l’air du temps.

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