-
La gastroparesie diabetique.
Stassen MP
Rev Med Liege 2005, 60(5-6),509-515Résumé : La gastroparésie diabétique (GD) est le terme habituellement utilisé pour désigner, en dehors d'une anomalie organique de l'estomac ou de l'intestin, le ralentissement de la vidange gastrique, tant symptomatique qu'asymptomatique. Faisant partie des complications neurologiques du diabète (neuropathie autonome), la GD est présente, à des degrés divers, chez 50 % des patients diabétiques, tout type confondu. Elle peut être associée à des symptômes du tractus digestif supérieur altérant la qualité de vie, à une détérioration du contrôle glycémique et à des variations dans l'absorption des médicaments. Par ailleurs, des changements aigus de la glycémie modifient la vidange gastrique : l'hyperglycémie la ralentit alors que l'hypoglycémie l'accélère. Le diagnostic de GD est établi habituellement par l’étude scintigraphique d'un repas test, comprenant préférentiellement des aliments solides. Les options thérapeutiques restent, hélas, limitées. Des mesures hygiéno-diététiques sont d’abord préconisées. L’administration de médicaments prokinétiques (métoclopramide, dompéridone, cisapride et, en aigu, érythromycine) est souvent tentée. En chronique, le cisapride semble le médicament le plus efficace, mais son utilisation est restreinte en raison du risque d’allongement de l’espace QT et de torsades de pointe. Chez un petit nombre de patients, la GD pourrait être responsable d'une instabilité sévère du diabète, par une inadéquation temporelle entre l'arrivée des nutriments dans l'intestin et la disponibilité de l'insuline, ce qui favorise des hypoglycémies précoces ou des hyperglycémies tardives, et limite la correction de certaines hypoglycémies après resucrage oral. L'équilibration du diabète pourrait alors être facilitée par une insulinothérapie intensive et l'utilisation de procinétiques.