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Comment je traite ... la mucite bucco-pharyngee lors d'une radiotherapie cervico-faciale.
Piret P , Deneufbourg JM
Rev Med Liege 2004, 59(3),120-127Résumé : La mucite bucco-pharyngée constitue l’effet secondaire aigu majeur d’une radiothérapie cervico-faciale. Elle est plus marquée en cas de fractionnement accéléré ou de chimiothérapie concomitante et peut conduire à une interruption ou un arrêt du traitement préjudiciables à son résultat. Il n’existe pas, actuellement, de protocole standard codifié. Les mesures préventives et thérapeutiques se fondent sur les mécanismes pathogéniques impliqués : atteinte radique des cellules prolifératives de la couche basale de la muqueuse, réaction inflammatoire surajoutée, perte de l’effet protecteur de la salive et colonisation microbienne de la cavité buccale. Un programme strict d’hygiène locale et générale est recommandé de même que la prescription d’antalgiques est souvent requise. Protégeant les glandes salivaires, l’amifostine exerce indirectement une influence bénéfique. Les facteurs de croissance de type GM-CSF et G-CSF favorisent la cicatrisation par stimulation cellulaire. Le rôle de barrière du sucralfate est confirmé. Par son bon effet anti-inflammatoire local, son inoccuité et son faible coût, l’extrait de camomille possède une place établie. La supériorité de la polyvidone iodée sur la chlorhexidine est largement démontrée en ce qui concerne l’action antiseptique et la tolérance. Une association de polymixine E, de tobramycine et d’amphotéricine B en pastilles a montré son pouvoir de décontamination microbienne sélective.